Avertissement 1
En temps normal, les logiciels que je préconise sur l’IZ sont des logiciels libres. Pour les fonctions de contrôle à distance d’un PC, il existe de nombreuses solutions open-source, gravitant pour la majorité autour du code appelé VNC.
Ces logiciels sont super, mais à ma connaissance et à mon niveau d’expertise, ils ne permettent pas de faire ce que je cherche au-travers des passerelles Internet de nos EPLE (serveurs AMON, SLIS ou équivalent). Teamviewer est une solution qui intègre aussi un service de la part de l’éditeur du logiciel, permettant d’établir le lien qu’on recherche à travers tout type de connexion Internet.
Avertissement 2
Installer sur un PC à usage professionnel dans un réseau (relativement) sécurisé un logiciel permettant une connexion à distance n’est pas anodin ! C’est potentiellement créer une faille de sécurité dans le réseau, tout au cœur de votre machine et de tout ce que vous voulez faire avec.
C’est notamment pourquoi j’aurais vraiment préféré vous aiguiller vers un logiciel libre, en qui il est plus raisonnable de faire confiance.
Il faut comprendre que les services informatiques de votre rectorat n’apprécieront pas forcément le fait que vous utilisiez ce type de logiciels. Mais ils utilisent eux-même ce type de système. De plus, Alise l’utilise pour la maintenance du logiciel Arc-en-self, sans qu’on en soit toujours conscient : j’ai ainsi découvert au moment de tester Teamviewer qu’il se trouvait déjà sur une machine de mon intendance !
Cela dit, il ne faut pas exagérer le problème : ce n’est pas un logiciel intrusif. Il ne se lance que lorsqu’on le lui demande expressément. Voyez plutôt le mode d’emploi ci-dessous.
Installation
Après avoir téléchargé le logiciel, vous lancez le fichier d’installation. On ne vous pose qu’une question qui pose problème : allez-vous en faire un usage non commercial ? Comme nous sommes le Service public, non, c’est pas commercial, et nous respectons bien les intentions de l’éditeur de ce logiciel, qui a choisi (pour l’instant) d’offrir ce service aux particuliers, associations et administrations. Il y gagne au moins la pub que je lui fais ici.
Bien évidemment, le même logiciel doit être actif sur les deux machines concernées par l’opération de prise de contrôle à distance.
Lancement
Lorsque vous avez besoin du logiciel, et seulement à ce moment-là, vous le lancerez à l’aide du raccourci ajouté par la procédure d’installation dans le menu Démarrer (que vous pouvez aussi copier sur le bureau si vous en faites un grand usage).
Notez que Teamviewer semble tolérant au fait de ne pas utiliser tout à fait la même version sur les deux machines : j’ai trouvé une version 6 installée par Alise chez mon adjointe, et j’ai pris le contrôle depuis mon poste où se trouvait la version 8 actuellement offerte en téléchargement.
Ensuite, celui qui souhaite être contrôlé à distance (serveur) donnera, habituellement par téléphone, son numéro d’identification et son mot de passe à celui qui prendra le contrôle (client). On peut changer le mot de passe si nécessaire.
Le client, qui sera le roi en l’occurrence, donne ces deux codes à Teamviewer de son côté, et hop ça y est, la session démarre.
Comment ça se passe concrètement ?
À cet instant chez le serveur-contrôlé, l’image de fond d’écran disparaît : Teamviewer la met de côté pour ne pas surcharger la connexion avec ce type de choses pas indispensables.
Du côté du client-contrôleur, une fenêtre Windows occupant à peu près tout l’écran apparaît, avec dedans l’ensemble de la machine du serveur.
La machine contrôlée est entièrement pilotable à distance, clavier et souris, mais celui qui se trouve devant la machine peut reprendre la main, et a la priorité si les deux agissent en même temps.
Depuis mon bureau, je peux donc lancer GFC sur la machine distante, et y travailler exactement comme si j’étais sur place. Avec les connexions dont nous disposons dans nos EPLE, il n’y a aucune latence, aucun ralentissement que j’ai pu percevoir : tout réagit très bien, très vite. J’ai fait une session de deux heures comme ça sans voir le temps passer et sans que les machines ne manifestent de mauvaise humeur.
À quoi cela peut-il servir ?
Je l’ai mis en service chez moi pour pourvoir rapidement et efficacement débloquer les collègues dont j’assure le tutorat. On a le téléphone à l’oreille voire en haut-parleur, et on travaille à deux, tout peut aller très vite.
Le logiciel comprend une fonction de transfert de fichiers, qui permet de limiter l’aspect unilatéral du contrôle : j’ai pu faire passer ainsi des exemples de mes documents comptables imprimés virtuellement avec PDF-creator, pour que mon collègue puisse comparer sa comptabilité à la mienne.
Outre l’enseignement ou le tutorat, une session distante peut aussi être intéressante pour permettre à un agent comptable d’exercer un conseil envers les gestionnaires de ses établissements rattachés : relire et retoucher une liste de liquidations avant de valider le mandat, etc. Attention, il faut toutefois rappeler le bon sens et la déontologie qui exigent que le comptable ne mette pas trop le nez dans le travail de l’ordonnateur : ceci ne peut être que pour une courte session.
Et puis un truc idiot qui m’est venu : entre janvier et février, pour la construction des comptes financiers, souvent j’ai besoin de papillonner entre l’exercice en cours et N-1. Or GFC ne permet pas d’ouvrir les deux en même temps... sur une seule machine ! Mais si vous lancez N-1 sur une autre bécane de l’intendance, que vous prenez en main avec Teamviewer, et que vous lancez la compta en cours sur votre machine (ou l’inverse), et bien vous aurez les deux exercices à l’écran en parallèle sans aucune perte de temps !
Alternative : Anydesk
Teamviewer a un challenger. Heureusement, parce qu’après trois ou quatre ans d’utilisation pour le compte d’OpenAcadémie, ils l’ont éjecté. J’ai tenté par divers canaux, en français, en globish et en allemand, de leur faire comprendre que si-si, mon usage était bien conforme à leurs intentions (bénévolat assurant le SAV d’un logiciel libre pour le Service public de l’Éducation, c’est pas trop du commerce), ils n’ont rien voulu entendre.
Je suis donc passé à https://anydesk.com et c’est pareil, sinon mieux, enfin les goûts et les couleurs. Je recommande donc chaudement l’un ou l’autre, selon votre humeur, celui qui passe si l’autre est bloqué pour un motif ou un autre.