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Le robot qui lave les vitres : retour d’expérience

mardi 13 février 2018, par L’intendant zonard

Au hasard de la navigation en ligne, j’ai découvert qu’on avait inventé une machine pour laver les vitres travaillant de manière autonome. J’ai creusé, ça m’a paru intéressant, mon chef m’a dit bingo pour tenter un achat, je l’ai mis entre les mains de mes ATTEE : ça marche, c’est génial, foncez !

Avertissement

Je n’ai pas du tout l’habitude de faire de la pub, cet article ne procède d’aucune forme de parrainage, j’écris sans aucune incitation de la part de la marque de l’appareil ici décrit.

Il existe une autre marque avec un appareil sensiblement proche, vendu à un prix comparable. https://www.darty.com/nav/achat/petit_electromenager/autres_aspirateurs_nettoyeurs/nettoyeur_vitre/ecovacs_winbot_920.html : Une collègue l’a acheté, j’ai testé, globalement c’est équivalent mais quelques détails me plaisent moins que dans le modèle que je décris ici.

Principe général de fonctionnement

L’appareil est petit, un carré de 25 cm de côté et 10 cm d’épaisseur environ. Le concept, c’est qu’il contient un aspirateur qui "colle" la machine à la vitre, quelle que soit la position, même à l’horizontale à l’envers. L’aspiration se fait à travers une frange qui essuie la saleté sur la vitre. La machine "tourne" toute seule sur la surface vitrée et au bout d’un certain temps, elle finit par avoir tout nettoyé.

C’est donc d’autant plus intéressant que vous avez de grandes surfaces vitrées : avec des fenêtres à la française en carreaux de 20 cm de côté, rien à faire.

Usage concret sur le terrain

Un ATTEE entre sans la salle de cours pour la nettoyer comme partout toujours. Il branche le hobot, le pose sur un premier carreau, lance le cycle à la télécommande, et il peut commencer son travail normal. Toutes les cinq minutes (enfin ça dépend de la taille des carreaux), il suffit de décrocher l’appareil puis le poser sur le carreau d’à côté (ou sur l’autre face) et relancer un cycle.

Si la machine n’a pas eu le temps de tout nettoyer avant qu’il quitte la salle, pas grave, il reviendra le lendemain, et continuera le travail où il en était. Au bout d’une semaine, tout son service aura des vitres nettes, et ça lui aura demandé comme seul effort de transporter l’appareil d’une salle à l’autre.

Et après ça c’est vraiment propre ?

C’est pas mal en tout cas. J’aurais tendance à dire que pour la propreté "zéro trace, zéro ombre" que l’on s’enquiquine à obtenir à la maison les jours de grand ménage de printemps, on n’y est pas. En particulier les trois derniers millimètres de chaque bord peuvent nécessiter une retouche manuelle pour les plus exigeants.

Mais garantir à un établissement scolaire des vitrages dignement propres et clairs partout, y compris dans des endroits difficiles d’accès, et ce sans effort, c’est extraordinaire, non ?

Si vous tenez à une propreté impeccable, il se pourrait que le modèle Hobot 168 vous satisfasse plus : avec deux petits disques de microfibre qui tournent, l’action mécanique est plus importante dans ce modèle moins cher, probablement plus lent et plus nettement destiné aux particuliers.

Nan mais t’as pas vu chez moi, y a une épaisse croûte de saleté sur chaque carreau

C’était le cas dans mon établissement, et à pas mal d’endroits. Il faut alors utiliser la lingette jaune en phase humide. J’ai essayé de faire comme prescrit par le mode d’emploi de la machine, en humidifiant la vitre avant de poser la machine dessus, et c’était peu fiable : très souvent c’était trop humide (ou trop sale !), et le hobot patinait sans pouvoir se déplacer sur le carreau.

Je pense avoir trouvé la manière idéale d’utiliser la machine sur des surfaces très sales : j’humidifie à l’avance la mop jaune, mais attention, avec deux cuillers à soupe d’eau sur une lingette entière, surtout pas plus ! Dans un cas de très grande saleté, il faudra simplement y revenir plusieurs fois en changeant la mop, et à force ça sera net.

Si les vitres sales sont notamment touchées par des laitances de ciment (suite à un chantier de construction dans le quartier par exemple), vous obtiendrez probablement un meilleur résultat en remplaçant ces deux cuillers d’eau par du vinaigre blanc.

Mise à jour 2020 : un nouveau modèle qui fait pschiit

Le Hobot 298 n’est pas chiraquien, mais il a un nouvelle fonctionnalité qui n’avaient pas ses prédécesseurs : une réserve de produit qui est vaporisée sur la vitre. Cette réserve est minuscule, vraiment un dé à coudre, et pourtant elle permet vraiment d’assurer 50 m² !

Avec cette dernière évolution, les réserves que l’on pouvait encore avoir sur l’appareil tombent, il fait vraiment face dans tous les cas, et permet d’obtenir une propreté supérieure à ses prédécesseurs (et probablement à la concurrence, mais personne ne me fait part de ses tests d’autres types d’appareils).

Que mettre dans cette minuscule réserve de produit ? L’appareil est vendu avec un flacon de produit spécifique qui est probablement idéal. Un EPLE ne va probablement pas se payer ce produit-là à fournisseur contraint, il est coûteux et je ne recommande même pas d’en acheter un lot avec la machine. Il ne faut surtout pas mettre un produit à vitres classique, qui est moussant et va flinguer la buse d’émission.

Le mélange idéal est probablement légèrement savonneux, basique mais pas moussant, et mélangé à un peu d’alcool ça ne doit pas être mal. Une autre option : utilisez de l’eau ultra-pure, piquée au laboratoire de sciences : c’est très adapté à cet usage.

Les lavettes de nettoyage

Les "mops" sont donc de deux couleurs : les jaunes pour travail en phase humide sur des vitres très souillées, et les bleues à sec pour des surfaces à travers lesquelles la lumière passe encore. On les positionne sur le hobot par effet "scratch", et ça se change lorsque c’est trop sale. Dans le concret, elles se salissent sur les bords, et les coins en particulier.

Vue côté vitre

Les lavettes se lavent en machine à 40°C, et ma recommandation, c’est d’en acheter immédiatement deux jeux de chaque couleur en plus de ceux fournis en standard : cela évite de devoir faire de tout petites lessives tout le temps.

C’est vraiment autonome ?

Quand on pose le Hobot sur un carreau, il va en faire le tour dans tous les sens, après que l’on ait demandé un cycle par la télécommande. On peut aussi déplacer l’appareil par la télécommande, ce qui est utile pour le rapprocher de l’endroit où l’on veut le reprendre en fin de travail. J’ai eu un ATTEE qui n’avait pas compris et croyait devoir toujours dire à la machine d’aller à droite puis en haut etc, mais le tir est vite rectifié.

Parfois on a envie de relancer un second cycle parce qu’il reste trop de traces, il suffit de presser à nouveau le bouton de la télécommande. Sauf s’il faut changer la mop qui est trop chargée de souillures, bien entendu.

Sécurité d’emploi

La petite machine colle sur la vitre par la force de son aspirateur intégré. Si celui-ci s’arrête, elle tombe ! Il y a deux moyens de sécurité à cet égard :

  • l’appareil contient une petite batterie qui lui assure plusieurs minutes d’accrochage à la vitre en cas de rupture de son alimentation électrique (câble arraché, interruption secteur...). Évidemment, la machine s’arrête de se déplacer, et émet un signal sonore pour indiquer qu’il y a un problème.
  • une cordelette avec un mousqueton que l’on pourra accrocher à un tuyau de radiateur ou un meuble proche, pour éviter de tomber sur une tête imprudemment disponible l’étage en-dessous (notez que dans un tel cas je ne donne pas cher des vitres de l’étage en-dessous)
  • en fin de compte, la perspective la plus désagréable, c’est le risque de se faire faucher la bécane quand on nettoie avec les surfaces du hall

Nettoyage des endroits difficiles d’accès

Du moment que vous pouvez poser l’appareil sur un carreau, il pourra le nettoyer en entier. Pour une grande vitre qu’on ne pouvait pas faire correctement dans sa moitié haute, c’est super. Pour une vitre en position haute, c’est plus difficile, il faut a priori monter jusqu’en partie basse du carreau visé pour y poser la machine. On peut imaginer le poser avec une perche, mais c’est délicat, il faut aussi pouvoir l’éteindre pour le décrocher de la vitre en fin de travail.

Le contenu du carton

On n’élimine donc pas le fait de devoir se placer en hauteur ; en revanche on ne travaille plus en hauteur : l’opérateur monte l’escabeau, pose la machine et redescend aussitôt. Il pilote, au besoin, l’appareil par la télécommande, et ne remonte que pour le reprendre.

Et s’il pleut ?

Première observation : la machine n’est pas vendue pour étanche, et je crois que personne n’aurait l’idée de la faire délibérément fonctionner en plein déluge. En revanche, avec une pluie modérée, est-ce que ça peut être malin de profiter de l’eau douce rabattue sur les carreaux ? En fait l’idée n’est pas bonne, car trop d’humidité sur la lavette jaune (le bon équilibre se situe à une cuiller à soupe aux quatre coins) alourdit et donne trop de friction de l’appareil sur la vitre, et fait parallèlement patiner les chenilles d’avancement : la machine n’arrive plus à se déplacer.

En revanche, pour l’intérieur et avec la lavette bleue, même si elle est faite pour être utilisée à sec, il se pourrait bien qu’un air ambiant chargé d’humidité améliore le résultat du lavage.

Appropriation par les ATTEE

C’est d’une parfaite simplicité d’usage, pas de problème de ce côté hormis le petit "coup de main" qui fait qu’on en tire le meilleur, assez vite chacun peut se saisir de la machine. Je note toutefois deux écueils à éviter :

  • les agents ne s’occupaient pas des vitres et ont l’angoisse d’un travail de plus : il faut leur dire que c’est d’abord une opportunité que leur secteur soit net partout et pas gâché par des vitrages sales. Ils comprendront vite que la propreté qu’ils maintiennent sera d’autant mieux respectée. Il n’est pas nécessaire d’utiliser le hobot systématiquement, simplement on marque des points, quand on le souhaite, sur la propreté des vitrages, qui progressera au rythme où l’on voudra bien.
  • laisser l’OP le premier regarder la bécane est une mauvaise idée : ça devient le truc technique pour ces messieurs de l’atelier, et qui fait peur à ces dames du ménage. Identifiez au contraire immédiatement un.e ATTEE susceptible de faire le premier test, ça sera souvent la personne que le chef d’établissement a choisi pour assurer l’entretien de son bureau...

Entretien de la machine

Il n’y a que peu de choses à faire en matière d’entretien, mais il faut comprendre qu’avec le temps, les chenilles de caoutchouc servant à déplacer la machine s’encrassent, et que le Hobot se met à patiner, à ne plus parvenir à faire le tour de sa vitre. Il faut alors dégraisser ces deux chenilles.

Je le fais avec du produit à vitres, qui convient parfaitement pour cet usage. Pour pouvoir nettoyer les chenilles sur toute leur surface, un truc : appareil éteint, je bouche l’un des coins inférieurs, où se trouvent des détecteurs. J’actionne alors l’interrupteur, et au lieu de mettre en route l’aspiration, ce sont les chenilles qui se mettent à tourner ! Il n’y a plus qu’à appliquer un linge imprégné de produit dégraissant sur les chenilles. La couleur du chiffon ne laisse aucun doute sur l’intérêt de cette opération !

Alors ça coûte combien ?

Entre 350 et 400 €, prix à peu près stable de la rédaction initiale de cet article jusqu’à 2022. Entretemps est apparu le petit vaporisateur d’eau qui représente une nette amélioration, et j’ai vu un modèle qui en avait deux, un de chaque côté de l’appareil. En tout cas au moment de l’achat, pensez toujours à prendre plusieurs jeux de lavettes de remplacement, pour pouvoir assurer beaucoup de travail entre deux lessives. Un total de trois jeux de trois de chacune des deux couleurs me semble le bon nombre.

Dans mon établissement, le devis de lavage général des vitres est de 7k€. Faites le calcul ! Je pensais avoir assez vite de la demande pour un second appareil, mais on a largement le temps d’avoir fait le tour de tous les bâtiments avant de ressentir le besoin de repasser au même endroit : pour un EPLE de 12 000 m², un appareil a été parfaitement suffisant.

Conditions d’achat

Je l’ai commandé en ligne sur le site du fabricant, et je n’ai pas rencontré de difficulté pour un achat au bon de commande administratif avec règlement par virement après livraison.

Signalé par un collègue sur le forum : le Hobot est aussi vendu par une enseigne de grande distribution susceptible de prendre une commande d’EPLE : https://www.boulanger.com/ref/1123615 ; ils ont aussi les accessoires en catalogue.

Le distributeur alsacien de gadgets technologiques Pearl vend les mêmes appareils, sous sa propre marque : https://www.pearl.fr/article/NX6057/robot-lave-vitres-connecte-a-fonctions-pulverisation-et-bluetooth-pr-041-v4


Voir en ligne : Robots Lave Vitre e.ziclean HOBOT SQUARE

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