Teeo ne propose pas des systèmes compliqués, chers et fragiles, mais privilégie un relevé d’informations tout bête associé à une bonne qualité de traitement automatisé des chiffres remontant sur le terrain.
Quels fluides sont concernés ?
Tout ce qui a un compteur : eau, gaz et électricité bien sûr, mais la chaleur des réseaux de distribution, et le froid des réseaux publics aussi, par exemple. C’est simple : si l’on a un compteur, c’est que ce qu’on compte a de la valeur, et donc il sera pertinent de se donner les moyens d’en assurer le suivi.
Le slogan à retenir : ce qui peut être mesuré peut être géré.
Communiquer les informations des compteurs existants
Ils ne proposent pas, comme je le craignais dans un premier temps, de remplacer les compteurs ou d’en ajouter un en série sur les réseaux existants. Leurs appareils se greffent aux compteurs existants, dont ils récupèrent l’information par différents moyens techniques.
Ensuite, les informations sont envoyées par radio à une passerelle qui les centralise pour l’établissement. C’est possible aussi par câble, bien entendu. Teeo utilise des protocoles radio à faible débit, mais qui sont relativement performants pour faire passer l’information à moyenne distance (de l’ordre de la centaine de mètres) en traversant les dalles du sous-sol.
Quel traitement de l’information ?
Les compteurs sont ainsi suivis en permanence, et l’on peut connaître leur activité heure par heure, voire en-dessous pour certaines applications qui ne devraient pas concerner les EPLE.
La masse d’informations, 8700 relevés par an multipliés par le nombre de compteurs (éventuellement divisionnaires...), est énorme. Il faut donc pouvoir l’exploiter de manière pertinente. L’expertise de Teeo est là , dans la capacité à tirer des informations pertinentes de ce quite-a-few-data.
Transmis via l’Internet à leurs serveurs de traitement, les chiffres y seront confrontés à d’autres paramètres, comme la température extérieure, ou l’activité du site : par exemple il est normal d’avoir un pic de consommation d’eau à 10 h, du fait de la fréquentation des WC par de nombreux élèves, mais à 11 h ça devrait être plus calme.
Le commercial que j’ai rencontré m’a montré, ça aurait été drôle si ça n’était pas si angoissant de bêtise, les courbes tirées de l’un de leurs clients qui leur fait analyser les consommations, parmi lesquelles celles de la climatisation. Le pic de consommation de clim en octobre correspond au moment où le chauffage du bâtiment est mis en route, instructif, non ? Cela a permis à leur client de refaire des réglages pour obtenir le même confort aux utilisateurs, avec une consommation énergétique inférieure d’un facteur 20...
La communication des résultats interprétés
Teeo génère des rapports automatisés, permettant de constater d’un seul coup d’oeil les informations pertinentes : on apprend avec eux à reconnaître des incidents (fuites...), à traiter les pics de consommation parce que les ayant repérés dans le temps on peut comprendre de quoi il s’agit et agir dessus, à identifier le "bruit de fond" des consommations et tendre à le limiter.
L’espace client de leur site fournit en temps réel des graphes et courbes directement utilisables, des comparaisons, etc. De plus, des alertes spécifiques peuvent être automatiquement émises : un SMS sur le portable professionnel quand une consommation anormale de type fuite est détectée, par exemple.
Pfff, moi j’ai déjà une GTC
Les systèmes de gestion technique centralisée sont infiniment plus complexes qu’un simple télérelevé des compteurs, puisqu’ils supposent en plus la capacité à interagir avec l’installation.
Cependant, en pratique les GTC ne permettent pas de vraiment analyser, traiter les problèmes. Presque systématiquement, ces systèmes sont bogués, mal paramétrés, mal utilisés sur le terrain. Au final, ils ne permettent pas souvent les économies promises, alors qu’ils coûtent très, très cher.
Si donc vous avez la possibilité d’être un minimum entendu sur une opération de rénovation ou de construction d’établissement, pensez-y : il sera probablement plus efficace d’avoir quelques compteurs divisionnaires bien placés et avec un télérelevage, que de laisser la collectivité de rattachement investir des sommes faramineuses dans une GTC dont l’EPLE ne saura pas tirer profil.
OK, ça a l’air bien, mais combien ça coûte ?
L’installation du système de télérelevage demande un investissement, ça ne se fait pas de balancer le tarif comme ça, mais disons qu’il est à la portée d’un lycée qui sait ce qu’il veut. Pour la plupart des collèges, il faudra compter sur la capacité d’écoute du CG.
Une fois l’investissement de base lâché, il y a aussi un coût pour le traitement de l’information, de l’ordre d’un millier d’euros pour la proposition faite à mon établissement. Sachant que ce qui fut le chapitre B de cette baraque dépasse 160 k€, 1% d’économie seulement grâce à la gestion par les compteurs justifierait et rentabiliserait déjà le service et l’investissement en quelques années seulement. Mais dans la plupart des cas, les gaspillages identifiés et traités sont bien dix fois plus importants que cela !
Bref, le retour sur investissement me semble très certain et très important. Il y a vraiment de l’argent à gagner, des pollutions stupides à supprimer grâce à une approche de ce genre.
En tout cas j’espère parvenir à très vite équiper mon établissement, et publier quelques temps après un nouvel article développant mon expérience avec cette technique. Si avant moi un collègue déjà client a envie de nous raconter tout ça, il sera le bienvenu !
Appel à concurrence
Teeo est né sur l’île de la Réunion, et dispose à ce jour de relais à Lyon et en Île-de-France ; je ne doute cependant pas qu’ils seraient intéressés pour se faire connaître très largement sur le territoire.
S’il existe un concurrent sur ce créneau, qu’il se manifeste pour que je puisse présenter aussi sa prestation.
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