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Déclenchement intempestif de l’alarme : la riposte

dimanche 19 juillet 2009, par L’intendant zonard

La vie des nos établissements est pourr... heu rythmée, par des alarmes intempestives des plus intelligents de nos abr... chers élèves. Ne vous laissez pas faire, voici le cocktail explosif de contre-mesures de l’IZ.

Ne lâchez pas sur le SSI

En aucun cas, n’acceptez de "débrancher l’alarme". En cas d’insistance, refusez par écrit. A l’extrême rigueur, vous pouvez apprendre au CE a le faire, et s’il décide malgré tout d’utiliser ces informations, inscrivez une ligne sur le "registre des risques graves et imminents" s’il ne le fait pas lui-même. Utilisez a donf toutes les baleines de votre parapluie administratif : si ça doit merder, pas question que ça vous retombe dessus, parce que la c’est du ferme qu’on prend. J’en parlais déjà dans cet ancien article

A l’extrême rigueur, un jour d’examens nationaux, faites une exception si vous avez vraiment des raisons de croire qu’un déclenchement pourrait avoir lieu (habituellement les individus qui jouent avec l’alarme ne viennent pas les matins d’examen). Notez bien qu’un tel jour, les risques sont plus élevés, avec des candidats a l’examen qui ne viennent pas forcément de votre bahut et donc ne connaissent pas les lieux et les parcours d’évacuation ; et puis tous ces gens tendus par l’examen ça peut faire un mauvais mouvement de foule-panique. Même là, soyez donc très circonspect.

Blindez la loge, mobilisez votre équipe

Si votre système de sécurité incendie est réglé selon les standards habituels, entre le moment ou le petit monstre appuie sur le bouton rouge et celui ou la sonnerie d’évacuation retentit, il se passe jusqu’à 180 secondes (je crois que c’est le maximum toléré par les pompiers).

Vous devez mettre a profit ce répit pour réduire a néant les velléités du saligaud qui veut empêcher les cours d’avoir lieu normalement dans l’établissement. Les personnes tenant la loge doivent avoir une consigne très claire, et être capables de gagner de précieuses secondes.

Chez moi, comme c’est souvent le cas dans les établissements raisonnablement récents, nous avons un micro-annonces. La personne de loge doit immédiatement, quand elle entend le SSI bipper, relever la zone ou le déclenchement a eu lieu, et annoncer calmement au micro "bébégé (Boitier Brise-Glace) 3e étage bâtiment B, je répète (...)"

Dans les secondes qui suivent, l’intendant, son OP, les CPE et les surveillants qui seraient dans le secteur sont en mesure de se ruer vers le lieu en question et réarmer l’affreux machin rouge : tous ces gens ont la clé de réarmement sur eux en permanence. C’est la seule annonce micro tolérée en plein cours, ça vaut toujours mieux qu’une évacuation.

Le personnel a la loge doit savoir réarmer le SSI, ce qui n’est pas évident et, selon certaines âmes chagrines, pas réglementaire. Bien entendu que si, c’est réglementaire que la personne qui assure la sécurité en premier chef, au poste d’accueil, soit formée sur ce point crucial, tant qu’elle agit dans le cadre des instructions de son intendant bien-aimé !

Si votre équipe ATTEE est bien rodée, vous pourrez aboutir à la lassitude du fautif, sauf si les portes coupe-feu sont vraiment marrantes à voir fermer, mais on s’en lasse.

La pédagogie demeure essentielle

Il convient avant tout de communiquer sur ce problème. Il importe que jamais ce comportement ne soit banalisé. En tout premier lieu, donc, on sensibilisera les adultes de la baraque, dans cet ordre :

  • le gestionnaire doit avoir le réflexe de systématiquement sortir un PV d’évacuation. C’est pénible ? Oui, mais l’IZ en a fait un tout prêt pour votre usage presque exclusif : il n’y a plus qu’à cocher les cases ! Le rapport, signé par le chef d’établissement, sera systématiquement adressé au rectorat. Cela présente l’avantage d’obliger votre boss à se mouiller, certains laissent couler. Ne laissez pas couler.
  • étape suivante, le chef sensibilisé au besoin doit lui-même secouer ses profs pour les intégrer aux opérations de chasse. Je suggère la rédaction d’une lettre comptant le nombre d’heures-élèves d’enseignement gâchées par l’imbécile qui manipule l’alarme. Ça sous-entend que cela est communiqué a la hiérarchie, voire évoqué au CA, et les profs aiment bien ça.

D’une manière générale, les profs seront plus coopératifs en matière de sécurité si vous montrez que c’est chez vous une préoccupation constante, pas une éruption périodique tous les trois ans avant la commission. S’ils vous entendent souvent râler au sujet des tables qui sont déplacées en travers de la deuxième issue de la salle de cours, et ce genre de choses, ils intégreront peu a peu la contrainte et joueront mieux le jeu. Si vous ne les exaspérez pas, bien entendu.

Exiger une enquête systématique

Le point nodal, c’est la vie scolaire. Il est vital de pousser les CPE a réfléchir aux auteurs possibles de l’infraction : l’heure précise et le lieu précis étant connus, on peut par élimination cibler certaines classes ou groupes ; en cas de nombreux déclenchements, on restreint nécessairement très vite a une seule classe.

Mais il faut s’en donner la peine. Les CPE auront souvent autre chose à faire. D’où l’intérêt de faire des rapports écrits a chaque fois : on peut alors objecter "nous aussi à l’intendance on aimerait faire autre chose". Si c’est vraiment difficile, faites une note interne à l’attention des CPE, rappelant la liste des lieux et horaires des déclenchements récents : vous avez tout dans vos rapports, classés dans le registre de sécurité. Eh oui, tout se tient !

Tapez très fort dès que vous avez des suspects

La gangsta-attitude qui sert de contrat social aux élèves de notre temps fait que une annonce générale sur les méfaits des alarmes intempestives risque d’augmenter le sentiment d’impunité, voire souder des groupes contre l’établissement. En revanche, quand les CPE ont fini par vous dire "à 90 % c’est dans telle classe", alors vous débarquez en cours et vous faites votre cirque. Si les CPE ou le CE ne s’y collent pas, bien sur.

Bien entendu, vous saurez éviter les accusations frontales, mais tout en subtilité faire en sorte que les fautifs se sentent surveillés de près. Et surtout, vous pourrez sortir l’argument-massue, bien plus fort que les menaces de conseil de discipline : l’article 322-14 du code pénal.

« Le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.

Est puni des mêmes peines le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information faisant croire à un sinistre et de nature à provoquer l’intervention inutile des secours. »

Vous pouvez choisir un autre moment pour lâcher cette idée dans la nature, mais je vous ai indiqué le meilleur à mon avis. Il faut savoir que, de toutes manières, les informations se répandent très vite parmi les élèves. Bien plus vite si vous en impressionnez une minorité que si vous faites une communication générale et molle.

Messages

  • Vous oubliez l’essentiel ! Sensibiliser les élèves sur les dangers d’un tel acte. La répression ok, mais à condition que les élèves aient été informés des risques du déclenchement intempestif de l’alarme avant. S’il faut faire peur, autant le faire en amont !
    Le plus souvent les élèves sous-estime la gravité d’un tel acte ne pensant qu’à déranger les cours.

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