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Prévention et sécurité des agents. Objectif : zéro AT !

Des risques, même pour les super gestionnaires !

mardi 23 mai 2023, par Tardax

A trop penser aux autres, on s’oublierait presque… Mal au cou, à la tête, dans le bas du dos, des fourmis dans les doigts, les yeux secs... Vous avez certainement déjà ressenti un de ces symptômes après une longue journée assis au bureau.

Il est temps de vérifier si votre poste de travail est bien adapté à votre activité. Comment bien s’installer à son bureau ? Quelles astuces pour conserver ou améliorer sa santé au travail ?
Attention, il ne s’agit pas d’un article médical. C’est un regroupement d’informations et de préconisations générales de différentes instances reconnues, sur le thème de la santé et de la sécurité au travail.

Qu’est-ce que la sédentarité au travail ?

Le comportement sédentaire est défini comme une situation d’éveil caractérisée par
une dépense énergétique inférieure ou égale à 1,5 MET. Le MET, l’équivalent métabolique, est le rapport de l’activité sur la demande du métabolisme de base. A titre d’exemple, le sommeil est à 0,9 MET ; l’activité physique intense (course à 17 km/h) est à 18 MET. Cette unité de mesure est d’ailleurs utilisée dans certains jeux vidéo proposant des activités ou des exercices de remise en forme.

La Haute Autorité de Santé distingue le comportement sédentaire de l’inactivité physique qui se définit plutôt comme une activité physique d’intensité modérée à haute mais peu fréquente (inférieurs à 30 min cinq fois par semaine pour un adulte d’après l’OMS-rapport de 2010).

En pratique

Être bien assis au bureau, c’est possible ?

C’est possible …. Sous plusieurs conditions !

Quand on arrive sur un nouveau poste, on a rarement la chance d’avoir le parfait fauteuil de bureau flambant neuf. Mais, a minima, on doit pouvoir régler le dossier et l’assise. Le rembourrage doit être ferme. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) conseille, en plus, un tissu qui permet une aération naturelle, cinq roulettes pour la stabilité et les déplacements. La profondeur du fauteuil est aussi importante : quand le dos est bien calé, le bord avant du siège ne doit pas gêner l’arrière des genoux.

Si vous devez investir dans un nouveau fauteuil, vérifiez sa conformité à la norme NF EN 1335-1+A1.

Et le swiss ball ? Cette alternative au fauteuil comporte quelques avantages de par son instabilité en mobilisant davantage les muscles. Il favorise aussi le passage à l’état debout (moins facile de rouler jusqu’à l’armoire pour chercher un classeur !). Toutefois, son utilisation nécessite un temps d’adaptation afin d’éviter tout risque de chute. Utilisé de manière continue, il peut même s’avérer inconfortable. Il faut aussi régulièrement s’assurer qu’il est bien gonflé.

Bien calé dans votre siège, il reste à régler la hauteur et la distance par rapport aux écrans : le haut du moniteur doit se situer au niveau des yeux, à environ 60 cm (varie selon la taille de l’écran).
Si vous avez plusieurs écrans, vous pouvez placer le plus utilisé face à vous. Si les deux écrans sont utilisés de manière identique, accolez-les symétriquement face à vous. Avec trois écrans, faites un arc de cercle devant vous. Veillez à ce que les modalités d’affichage soient les mêmes pour tous vos écrans (luminosité, taille de l’affichage etc.).

Le clavier a aussi son importance dans l’apparition de troubles musculo-squelettiques, notamment du poignet. La position idéale du clavier est à 10-15 cm du bord du bureau. De même pour la souris qui doit être utilisée en posant son avant-bras sur la table.

Comment placer son bureau dans la pièce ?

Dans la mesure du possible, les écrans sont placés perpendiculairement aux fenêtres pour éviter les reflets et les éblouissements. Sinon, équipez vos fenêtres de stores. Concernant les sources lumineuses artificielles, il est préférable de ne pas installer le bureau directement en-dessous des dalles LED ou autre plafonnier, mais plutôt entre deux. Les contrastes de lumière dans la pièce doivent être réduits au maximum pour offrir à vos yeux le maximum de confort.

Et nos yeux, face aux écrans ?

Si la corrélation entre maladie oculaire et écran n’est pas prouvée, la fatigue oculaire est bien liée à l’usage intensif d’écran. Pour limiter la fatigue oculaire, reposez régulièrement vos yeux (pas une sieste, hein !) en regardant au loin quelques secondes.

En plus des conseils liés au matériel, il est aussi recommandé de faire une pause de cinq minutes toutes les heures ou 15 min toutes les deux heures. Cette pause doit vous permettre de bouger, de vous lever, de vous étirer… ou de vous ravitailler en café dans la pièce d’à côté pour survivre à la prochaine réunion de direction.

Qualité de l’air : j’ai testé pour vous !

Pendant un mois, j’ai testé un moniteur portable de mesure de la qualité de l’air dans mon bureau (18 m² environ). Cet appareil mesure la concentration de CO2, en PPM (Partie Par Millions). Si le moniteur indique 700 PPM, cela signifie qu’il y a 700 molécules de CO2 pour un million de molécules d’air. Les valeurs à connaître sont les suivantes :

Pendant la période de test, le bureau est aéré tous les matins pendant une heure avant mon arrivée. Seule, sans visite, le détecteur reste en-dessous des 800 PPM pendant trois bonnes heures. J’aère en fin de matinée 5 à 10 minutes, porte ouverte, pour atteindre un taux de 600 PPM. Je réitère cela dans l’après-midi.

Dès qu’une personne supplémentaire est dans le bureau, le taux grimpe très vite (jusqu’à 1000 PPM en 15-20 minutes). J’ai donc pris l’habitude d’aérer après chaque visite, quelques minutes pour renouveler l’air. Double avantage : améliorer la qualité de l’air et bouger !

Quels leviers d’action institutionnels quand les douleurs ne partent plus ?

Vous avez suivi tous ces conseils mais rien n’y fait... les douleurs et l’inconfort persistent. Contactez votre médecin du travail.

Son rôle est de vérifier la compatibilité de votre état de santé avec les conditions de travail liées au poste occupé (article 11-1 du décret n°82-453 du 28 mai 1982 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la prévention médicale dans la fonction publique, modifié).

Au cours d’un rendez-vous, il étudiera votre situation administrative, les particularités de votre poste de travail, vos antécédents médicaux et vos difficultés. Puis, il établira une fiche médicale comprenant des préconisations. Si les préconisations concernent la mise à disposition de matériel adapté, deux possibilités existent. Selon la situation, votre médecin vous orientera vers le service logistique académique ou vers le fonds interministériel.

Dans le premier cas, certains services logistiques académiques ont du petit matériel adapté qu’ils prêtent aux agents (par exemple : des souris ergonomiques).

Dans le deuxième cas, il existe un fonds interministériel (FIACT). Ce fonds est destiné à pourvoir les agents, reconnus en tant que travailleurs handicapés, en matériel spécifique qui pallie le handicap. Le préalable à toute demande auprès du Fonds Interministériel pour l’Amélioration des Conditions de Travail, est la reconnaissance par la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées) de la qualité de travailleur handicapé (RQTH).


PS de l’IZ : si vous avez un doute sur la souplesse de votre dos, n’attendez pas le lumbago qui vous clouera au lit pour dix jours. Passez voir un bon ostéopathe une fois par an pour faire de la prévention !

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