On ne m’a pas encore demandé s’il y avait un groupe des amis de l’IZ sur Facebook, ou des choses de ce genre, mais je m’attends à tout maintenant que les radios du service public annoncent, émission après émission, qu’il faut aller à leur rencontre par ce moyen.
Facebook est né et vit d’un malentendu soigneusement entretenu : on choisirait dans ce service ce qui sera publié de ce qui ne le sera pas, et on choisirait qui peut consulter et qui ne peut pas.
Il n’en est rien, heureusement d’ailleurs. L’Internet est un moyen de communication, pas de fermeture. Les premiers utilisateurs de Facebook, qui se croyaient dans un club fermé d’étudiants de Harvard représentant une élite, en ont d’ailleurs été pour leurs frais.
Le problème est pourtant simple : ou bien vous avez des choses à dire, et vous les publiez sur l’Internet au vu et au su de tous, en l’assumant pleinement ; ou bien vous feriez mieux de vous taire. Facebook prétend représenter une troisième voie, qui vous mènera nécessairement à la catastrophe, car cette entreprise n’aura jamais intérêt à vous laisser effacer ce que vous publiez : ILS gardent une trace de tout, et se réservent le droit de le ressortir on ne sait comment on ne sait quand.
Mais il y a plus grave à mes yeux : Facebook est l’un des chevaux de Troie les plus dangereux contre la liberté de l’Internet, l’un de ces trucs affreux qui le transformeront en Minitel 2.0 : un système dans lequel il faut adhérer à une offre limitée et contrôlée, payante de préférence. Alors que l’Internet au contraire, est et doit rester un nouveau langage offert à l’ensemble de l’humanité (et aux machines qu’elle a créées, me diront les pessimistes qui n’auront pas tort).
Bien au contraire d’une fermeture et d’un abandon à des firmes tentaculaires, la démocratisation du matériel et des procédés, notamment grâce au mouvement du Logiciel libre, devrait permettre l’utilisation par chacun de toute la puissance du réseau : si pour l’instant l’IZ est encore hébergée par un service professionnel spécialisé, je pense pouvoir prochainement m’acheter pour 200 € un PC qui consommera 15 watts et que j’utiliserai comme serveur pour ce site, installé dans mon salon à côté du modem de mon fournisseur d’accès. Small is beautiful, on n’a pas besoin du big-brother aux 500 millions d’amis.
Mise à jour mars 2013 : c’est plutôt 40 € et 8 watts, en fait. Mais c’est du boulot alors pour l’instant j’en reste là. Si vous voulez tenter l’aventure : http://www.auto-hebergement.fr/
Mise à jour février 2016 : 10 € et 4 watts... faudrait quand même que je m’y mette, mais là ce qui n’ira pas c’est mon accès à l’Internet, j’attends la fibre et promis c’est fait
D’aucuns me diront que les réseaux sociaux permettent des choses formidables, et que ces services ont été un outil très puissant aux mains des Tunisiens pour leur émancipation, pour prendre le dernier exemple en date. Certes. Mais tellement fragile ! Si le pouvoir policier avait eu le cran de simplement fermer l’accès à ces quelques sites, tout s’écroulait...
Au contraire, apprenons à être nous-mêmes en société, non pas assistés et dépendants, mais tirant tout le parti de la puissance formidable des appareils dont nous disposons. Les réseaux de pair à pair sont, pour un usage de résistance, bien plus solides, indétectables et indestructibles (au point que les forces de sécurité, légitimes ou non, redoutent leur montée en puissance qui servira les noirs desseins de quelques malades terroristes ou autres).
L’alternative se prépare, ne laissez pas les clés de votre vie numérique à une entreprise sur laquelle vous n’aurez jamais aucune prise.
Messages
1. On n’ira pas mettre la zone dans Facebook, 23 janvier 2011, 07:15
Etant anti-facebook par excellence je ne peux qu’approuver. Je n’ai jamais saisi le besoin compulsif de mes contemporains de vouloir me faire partager de force leur vie.
Mes amis, je les vois, je leur envoie des messages s’ils sont loin, mais de façon privée.
Ce que je fais de ma peau le week-end ne regarde que moi.
2. On n’ira pas mettre la zone dans Facebook, 27 janvier 2011, 21:39, par D6.
Entièrement d’accord. J’ai cédé à cette mode idiote il y a trois mois pour tenter de retrouver des personnes de mon passé. Mais une fois ces personnes trouvées et un petit coucou fait, échange de politesse, bise au chien et caresse à la pendule. Rien à dire.
Pire, être obligé d’assister au déballage crétin et exhibitionniste de certains qui, en plus, veulent vous voir en faire autant.
Bilan au bout de deux mois : un petit coucou mais cette fois d’adieu et compte cloturé.
3. On n’ira pas mettre la zone dans Facebook, 27 juin 2012, 23:50
A lire :
http://www.liberation.fr/medias/2012/06/21/facebook-et-le-temps-de-cerveau-disponible_828193