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Expérience : écolo jusqu’au bout des pattes

lundi 1er avril 2024, par Tardax

Si nous avons tous, plus ou moins, intégré la valeur écologique à nos pratiques, nos marchés, nos achats... Certains d’entre nous l’ont poussé encore plus loin !

C’est la rentrée au collège Eusonfaits, les élèves de 6e se regroupent devant la grille et les discussions vont bon train. Pourtant, cette année, le sujet principal ne concerne pas les rumeurs sur la sévérité ou la coolitude de tel ou tel prof. Non non, pas de question non plus sur la répartition des élèves dans les classes... Mais qu’est-ce qui peut donc intéresser ces élèves ??

La, ou plutôt les nouveautés de la rentrée ce sont les oryctolagus cuniculus domesticus qui gambadent dans les espaces verts, le long de la clôture.

Que s’est-il passé cet été ?

Rassurons nos lecteurs, l’invasion de lapins n’arrive qu’à la télévision ! Quoi que pas plus malins, ces lapins-là font partie d’un projet bien pensé ! On imagine aussi un hommage à notre facétieux IZ.

« Même pas  », se défend la gestionnaire, tout en admettant que cette idée lui plaît bien. « Tout est parti d’une idée lancée un peu au hasard, en salle des profs. Et, l’idée s’est transformée en projet. À force d’échanges avec la vie scolaire et la direction, ce projet a pris du sens et de la cohérence. »

« Comme dans beaucoup d’établissements, nous avions déjà la mare pédagogique. Cet outil pédagogique est régulièrement utilisé par les enseignants et très bien entretenu, explique le chef d’établissement. Quand ce projet de médiation animale a été évoqué, je savais qu’il pouvait être mené à bien et de manière pérenne. »

Le rectorat est partie prenante du projet et financeur : la Cellule Académique Régionale de Pédagogie par l’Empathie a validé le projet en tant qu’expérimentation. On attend de ce projet des résultats dans des domaines qui sont actuellement au cœur de nos combats pour l’intégration, pour le "vivre ensemble". Cette expérimentation rentre totalement dans le cadre de "notre école, faisons-la ensemble" qui œuvre pour le bien-être des élèves et leur réussite.

La Vierge au lapin (Edouard Manet)
D’après le Titien, pour témoigner de l’ancienneté de la la reconnaissance des vertus apaisantes du lapin pour les enfants capricieux
Musée du Louvre, photo de notre reporter spécial de l’IZ

Quelles actions, pour quels bénéfices ?

Les lapins serviront de base concrète au programme de SVT : étude du vivant, son cadre de vie, la chaîne alimentaire, etc. (pas de dissection, nous a-t-on assuré). Une manière d’illustrer les cours et de faire "aimer la matière" aux élèves les plus en difficulté. La fabrication de leur habitat définitif se fera en cours de technologie avec les classes de SEGPA du collège (ouverture programmée des clapiers par exemple).

C’est cette étude américaine qui le dit : un animal, c’est bon pour la santé physique et mentale !

  • diminution de l’anxiété
  • diminution du stress : séances de câlinothérapie et de relaxation pour les 3e à l’approche des épreuves du brevet
  • vecteur de sociabilité : plus de liens entre élèves, moins de conflits et bagarres.

Comme tout projet, quels sont les risques ou inconvénients ?

Les risques sont nombreux dès que l’on touche au vivant : coûts vétérinaires, assurance, dégradations. Pour limiter les problèmes, le choix s’est porté sur un partenariat avec une association agréée, qui met à disposition les animaux contre rémunération de ce service. Et puis un petit coup de fil à l’assurance, pour adapter le contrat, ça mange pas de pain !

En parlant de manger, les lapins ça ronge et notamment ces charmantes bêtes boulottent les câbles électriques. En ce sens, accueillir une population de lapins en EPLE permet de combattre les mauvaises pratiques : fini les dangereuses multiprises qui traînent partout, attaquées par les auxiliaires pédagogiques, enfin l’intendance les verra disparaître.

Pour limiter les risques d’accidents du fait de la présence de la mare pédagogique citée supra, il fallait choisir une race de lapins adaptée. L’hybride Bélier Anglais Rex devrait ne pas subir de noyades malencontreuses. Ce n’est bien sûr qu’une étape, en attendant de voir si un projet d’échange de gènes avec Carassius auratus permet d’aller plus loin.

La suite ?

Il est envisagé d’aller plus loin encore pour créer un climat de confiance et d’apaisement dans ces classes pour favoriser la communication avec les adultes et entre élèves. Le prochain aménagement projeté : installation d’un aquarium au CDI, pour apporter du calme et de la sérénité et renforcer l’attrait de ce lieu de lecture et de travail.


Et, démonstration par l’absurde : écoutez donc le podcast d’Arte Radio La chute de Lapinville, qui démontre que les poneys ne favorisent pas la sociabilité.

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