Faisons calmement le point des événements récents :
– Disparition du corps des CASU programmée
– Décentralisation de nos agents, et de tout un tas de nos missions (SAH, EMOP...) qui nous sont encore confiées par les fameuses conventions EPLE-CT ; décentralisation dont on a toutes les raisons de penser qu’elle ne s’arrêtera pas là
– Sabotage de nos conditions de travail par des forfaitures du style Sonet-GFE, qui ont poussé tous nos établissements qui le pouvaient dans les bras des éditeurs privés de logiciels de gestion financière élève
– Récents mouvements de troupes dans les académies de Grenoble et Toulouse, à ce que je sais, où les recteurs ont clairement annoncé vouloir faire passer la moyenne des établissements rattachés à un comptable à 9, avec comme objectif même pas dissimulé de diminuer la dotation en personnels d’indendance (c’est bien connu on se tourne les pouces toute la journée)
– Les chefs d’établissement, les pauvres, touchent une prime conséquente de fin d’année qui soulève l’opinion dans le ministère, alors que nos conditions de travail toujours dégradées, et nos horaires à rallonge sans la moindre contrepartie restent toujours ignorés voire méprisés de tous (si vous mettez tant de temps c’est que vous n’êtes pas à la hauteur, bin voyons, qu’ils s’y mettent à ma place)
– Enfin, au même moment, le représentant national du principal syndicat représentatif de nos statuts est tancé par son chef d’établissement, avec le soutien
du rectorat ; le secrétaire académique au même endroit fait l’objet d’un contrôle Trésor de derrière les fagots. Étrange conjonction, étrange acharnement sur des collègues au travail exemplaire...
On peut ou pas adorer notre métier ; on peut ou pas se dire que la décentralisation des missions de gestionnaire est une chose somme toute souhaitable ; on peut ou pas être satisfait du principal syndicat de la profession ; on peut ou pas être satisfait de ce qui nous sert de rémunération et de régime indemnitaire (toujours inférieur à la moitié de la moyenne interministérielle, pour mémoire).
Mais aucun collègue arrivé à ce stade ne pourra faire l’économie de réfléchir à la question. En ce qui me concerne, et pourtant vous vous doutez que j’apprécie notre métier, j’ai réalisé qu’il devenait urgent que je me tire de l’Éducation nationale : je n’ai strictement plus rien à attendre de cet employeur.
L’IZ n’est pas un site très collaboratif, à mon grand désespoir d’ailleurs ; aussi j’invite chacun d’entre vous à participer aux discussions actuellement en cours sur le forum de l’ami N@n@rd, http://gestionnaires.actifforum.com.
En particulier, le fil sur la Réorganisation des groupements comptables, Organisons-nous, chiche ! et Réagissons !
Bref, l’heure et grave, ne la laissons pas passer en haussant les épaules pask’on est fonctionnaires de toutes manières. Si comme moi vous faites ce boulot pour les gamins, alors vous aurez sans doute compris que la qualité du Service public de l’intendance scolaire est très, très nettement menacée, et surtout plus directement qu’à l’accoutumée.
Messages
1. La question de la survie de notre métier est posée, 13 janvier 2008, 13:55
Bravo pour avoir su résumer la situation. Nous sommes effectivement dans une situation critique. Bravo également pour ce site qui nous accompagne si bien dans notre travail quotidien.
J’invite et j’incite également tous les lecteurs de l’IZ à se rendre sur le site de Nanard, un autre site utile pour les gestionnaires. En particulier, comme l’a dit Etienne, le fil sur "la Réorganisation des groupements comptables", "Organisons-nous, chiche !" et " Réagissons !".
Nous traversons une période critique, encore plus difficile que celles passées avec toutes les coupes sombres dans nos corps de métier.
Il est plus que jamais nécessaire d’être solidaire si nous tenons à notre survie.
HM
Un gestionnaire lassé
2. La question de la survie de notre métier est posée, 13 janvier 2008, 14:00
Salut l’Etienne,
Pour la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, cette affaire foireuse de prime, il faut remettre les choses à leur place : c’est un très bon coup du ministère qui a mis pour pas cher la pagaille entre syndicats. Il aurait peut-être fallu que les chefs des différents syndicats la refusent, D’autant que 60 euros par mois pas forcément reconduits pour flatter des chefs, 30 euros pour des demi-chefs c’est finalement médiocre.
Pour deux balles par jour, ils ne vont quand pas dire merci surtout s’ils ne sont pas à l’origine de cette mesure.
Mais l’annonce est arrivée avec le Père Noà« l à une période où il n’y a pas grand monde pour réfléchir à cela. Enfin, cela montre le genre de pratique du syndicat FeSsU spécialiste en croche-pieds. Déjà qu’en toute camaraderie ils ont essayé de lancer un syndicat de chef unitaire, si, si contre le SNPDEN, il va y avoir de l’ambiance.
Mais c’est pour autre chose que j’inaugure mon clavier Linux Kubuntu sur ton site - quelle galère ce Linux - c’est que tu ne devrais peut-être pas annoncer tes projets de quitter le navire à moins qu’ils ne soient certains. Ceci dit, si tu deviens entrepreneur indépendant et affreux capitaliste, j’espère que tu accepteras que je mette quelques billes dans ton affaire.
Bonne continuation.
les 6 clones
PS.
ce soir, un courriel dans ta boite à propos d’autre chose. A plus.
3. La question de la survie de notre métier est posée, 13 janvier 2008, 21:00, par franck ihlen
Bonsoir Etienne (je me permets le tutoiement car nous faisons partie tous deux de la liste des "23". En outre je suis souvent venu chercher des conseils sur ton site, qui n’a pas l’audience qu’il mérite car il est très bon. Cà me chagrine presque autant que toi. C’est seulement un problème de place. Félicitations et remerciements tardifs en tous cas)
Bravo pour la mise au point récapitulative. J’en suis à ma quatrième année dans ce métier et jusqu’à présent j’étais très éloigné de toute idée de combat syndical. Je suis convaincu qu’il y a urgence, dans l’optique d’un probable transfert de notre corps aux CT. Quand les débats commenceront, il vaudra mieux que nous soyons unis et efficaces dans la défense de notre métier.
Car en ce qui me concerne, j’adore ce métier. C’est l’environnement qui n’est pas bon.
1. La question de la survie de notre métier est posée, 13 janvier 2008, 21:35, par Etienne
Pour la fréquentation ça pourrait être plus, mais déjà plus de 7000 visites par mois, 400 par jour ouvrable, c’est une encouragement qui maintient ma motivation.
Pour ce qui est de l’engagement syndical, chacun fait à l’aune de ce qu’il peut (et j’aimerais faire plus mais ça serait pas ici), mais il est une chose qu’il ne faut surtout pas oublier : face à un employeur, seul on est qu’un pion sans intérêt et parfaitement remplaçable. La solidarité fait de nous des gens plus grands à tous points de vue : c’est pour cela que depuis mes premières semaines dans ce métier, je tiens à toujours aider les collègues quand j’en ai la capacité.
4. La question de la survie de notre métier est posée, 14 janvier 2008, 10:27
Salut Etienne,
Foutage de gueule entre syndicats. Y a mieux à faire. Mais bon, à mon avis, très partial sur le coup, le camarade A* du syndicat fessu a bien mérité de se faire botter l’arrière train :
voici le texte officiel du principal syndicat de chef. A lire sans modération.
S’il mentionne la revalorisation nécessaire de l’ensemble des fonctionnaires, il oublie de citer spécifiquement les gestionnaires, mais compliqués à intégrer dans un règlement de comptes.
Date : 14/01/08 - Auteur : SNPDEN (Siège)
Le SNPDEN Unsa-éducation dénonce la tentation de la polémique et le risque de division du mouvement syndical avant la journée de la Fonction Publique du 24 janvier.
Le SNPDEN, syndicat des personnels de direction de l’Education nationale, regrette la polémique engagée par le SNES à propos de la mesure, décidée par le ministère, d’une prime de 750 euros pour les chefs d’établissements et de 375 euros pour les adjoints.
Il regrette que cette polémique ait malheureusement été relayée à la télévision par le secrétaire général de la FSU, fédération qui pourtant syndique elle-même quelques personnels de direction.
Le SNPDEN souligne qu’il ne s’est jamais permis de commenter les avantages matériels obtenus par les autres personnels de l’éducation. Il n’a pas dénoncé la mise en œuvre des heures supplémentaires défiscalisées même s’il a déclaré que ce type de mesure était un premier pas vers l’individualisation des salaires et risquait donc de mettre à mal les solidarités. Pourtant, certaines catégories de professeurs toucheront pour cela beaucoup plus que la gratification attribuée aux personnels de direction.
Il n’a pas non plus protesté lorsque le SNES, syndicat majoritaire des enseignants, opposé à l’usage des heures supplémentaires, en a demandé dans un communiqué la revalorisation ; le SNPDEN ne s’interdit pas lui-même de faire observer que les personnels de direction méritent, eux aussi, une revalorisation.
Le SNPDEN ne souhaite pas prolonger cette polémique avec le SNES avec lequel il partage des revendications professionnelles comme avec les autres syndicats de l’éducation, ni opposer professeurs et personnels de direction.
Le syndicalisme est trop faible en France pour des querelles intercatégorielles, au moment où les syndicats de la Fonction Publique sont engagés dans une négociation difficile, et doivent faire valoir que les réponses apportées par le gouvernement, sous forme de défiscalisation d’heures supplémentaires, de primes ou de rémunération au mérite, ne sont satisfaisantes pour aucune catégorie de fonctionnaires.
Le SNPDEN rappelle que le temps de travail des personnels de direction, depuis l’arrêté du 28 août 2007, est défini en jours de cadres autonomes de l’éducation. Tout dépassement du temps de travail permettra, au bout d’un an et donc à la fin de l’année 2008 d’ouvrir un compte épargne temps. Ce ne pouvait pas être encore le cas fin 2007, contrairement à d’autres catégories de fonctionnaires.
C’est cela très certainement qui a engagé le Premier ministre et le ministre de l’Education nationale à prendre la décision d’une prime exceptionnelle, reconnaissant par là même un investissement en temps que chacun s’accorde à reconnaître. Le SNPDEN, principal syndicat des personnels de Direction devait-il s’opposer à cette gratification ? Bien évidemment non !
L’accepter ne nous amène en rien à renoncer à notre combat syndical sur nos revendications et propositions. En aucun cas cette prime ne nous lie les mains dans notre combat syndical à venir. Le SNPDEN se mobilisera sur ses mandats pour rendre le métier de personnel de direction plus attractif au niveau matériel et financier.
Il continuera aussi à dire comme il l’a fait devant la commission Pochard que « toutes les études montrent que la qualité des enseignants est le déterminant intrascolaire le plus important dans le résultat des élèves. Une première conséquence sera la nécessité de faire de l’enseignement une profession attirante, notamment au niveau financier, de manière à recruter les meilleurs éléments » [...] C’est pourquoi il appuiera les efforts des syndicats d’enseignants pour une revalorisation de leur propre métier.
Il se mobilisera pour assurer la réussite du 24 janvier, pour une revalorisation salariale de tous les fonctionnaires, pour dénoncer la transformation de 3500 postes du second degré en heures supplémentaires, pour marquer sa vigilance et sa mobilisation face la réforme de la fonction publique et face aux prochaines annonces de la Révision Générale des Politiques Publiques dans le domaine de l’éducation. Dans ce combat il sera au côté des autres syndicats, avec sa fédération, l’UNSA-éducation.
les 6 clones
1. La question de la survie de notre métier est posée, 14 janvier 2008, 14:28, par Etienne
Ca me semble très bien comme point de vue, je publie.
5. Extrait des discussions sur le forum cité ci-dessus :, 23 janvier 2008, 15:48, par Etienne
Ce matin nous avons été très nombreux (400 ?) à nous retrouver devant le secrétaire général du rectorat. Nous sommes venus des 5 départements de l’académie de Grenoble pour dire non au projet de 25 établissements rattachés par agence comptable. Le SG a dit que nous avions rêvé et qu’il n’avait pas l’intention de passer un tel projet ! qu’il était ouvert aux discussions !
je confirme : hallucinations collectives, il n’existe RIEN , pas de projet, il n’en a pas parlé jamais à personne, même pas aux CE ne bassin fin décembre...
ceux des CE QUI ont raconté ça à leur AC/GM ont également rêvé.
j’ai rarement eu autant l’impression d’être prise pour une crèpe...
Effectivement, ce fut une belle matinée avec une mobilisation impressionnante de la profession. Le SG est revenu sur son expérimentation d’agence comptable de 25 établissements. Il a fait son mea culpa sur la forme, mais pas vraiment sur le fond, donc nous restons prudents. Nous l’avons laissé parler 30 minutes, puis une de nos collègues a lu le texte ci-dessous :
Monsieur le Secrétaire Général de l’académie de Grenoble,
Votre projet de réforme de la carte comptable de l’académie, tel que vous nous le présentez, suscite de notre part les plus vives inquiétudes.
Nous tenons à préciser en premier lieu que les gestionnaires-comptables de l’académie ont été mis à l’écart de la construction de cette réforme alors qu’ils sont les premiers concernés. Celle-ci a pour seul but de satisfaire à l’objectif de réduction des postes administratifs en EPLE dans les 4 ans à venir. Le postulat qui consiste à faire supporter aux seules intendances ces réductions, comme cela a été annoncé aux chefs d’établissement, est profondément injuste. Quant à la méthode, c’est le degré zéro du dialogue social et l’illustration de l’absence totale d’une gestion humaine des personnels à l’heure où beaucoup d’entre-nous s’interrogent sur leur sort. De plus, votre diagnostic consistant à exagérer les quelques problèmes comptables de l’académie est fallacieux.
La création de « super agences comptables » regroupant 25 établissements ne peut pas nous apparaître comme une perspective viable. Nous ne sommes pourtant pas opposés à toute évolution de nos missions et de leurs conditions d’exercice, bien au contraire, mais les éléments qui nous ont été communiqués témoignent d’une méconnaissance sidérante de nos métiers et de la charge de travail afférente.
Sur le papier, la mutualisation des moyens peut apparaître séduisante. Mais, dans le cas des EPLE, celle-ci ne permettra pas d’obtenir les économies escomptées. La mutualisation des agences comptables entraînera un alourdissement des procédures et l’augmentation des tâches effectuées en double, sans compter les contraintes liées à l’éloignement. Ces nouvelles agences comptables, contrairement à votre idée, seront plus fragiles que les agences existantes. Cela s’explique par la grotesque dotation en personnel prévue (4 postes), mais aussi par les responsabilités considérables qui reposeront sur une petite structure, qui plus est, beaucoup plus vulnérable aux incidents de gestion.
Ce constat s’accompagne d’une remise en cause des statuts et des primes comptables dont la compensation par des heures de formation n’offre aucune garantie de pérennité. Quant aux perspectives de carrière, elles seront considérablement réduites pour les gestionnaires et diminueront un peu plus encore l’attractivité de nos postes.
Tous ces éléments nous incitent à penser que cette réforme ne repose pas sur un véritable travail d’analyse mais sur des croyances et des préjugés que nous récusons. La charge de travail des intendances n’a cessé de croître et le dévouement de chacun d’entre-nous à faire vivre le service public de l’éducation est mis à mal par le mépris dont vous faites preuve à notre égard. Les EPLE sont des entités qui nécessitent anticipation, souplesse et proximité ; votre projet n’est pas du tout adapté à ces contraintes. Il n’est pas raisonnable.
Si une refonte de la carte comptable doit être mise en œuvre, les principaux intéressés doivent être associés et les objectifs qualitatifs priorisés. Celle-ci ne peut se faire en simple annexe au « protocole des chefs d’établissement ». Nous vous demandons solennellement d’abandonner votre projet précipité et irréaliste d’expérimentation et souhaitons une remise à plat en concertation avec les organisations syndicales au niveau local et national.
La profession est blessée par vos méthodes. Notre discrétion et notre dévouement se sont finalement retournés contre nous.
C’est pourquoi, en signe de protestation, je demande à tous mes collègues de quitter cette salle.
Le SG a semblé troublé par cette démonstration de force. Nous avons quitté la salle puis nous nous sommes retrouvés pour un débriefing. Il a été décidé de maintenir la pression jusqu’à l’obtention de garanties : abandon du projet en l’état actuel et discussion sur de nouvelles bases en concertation avec les gestionnaires.