L’ajustement de la puissance de raccordement électrique haute tension

Qui est concerné ?

Les clients du réseau public de distribution (ERDF) recevant de la haute tension (20 000 V à peu près partout, 15 000 V dans le nonante-troâ). C’est le raccordement "HTA" ; le "HTB", au-delà de 50 kV, ne concerne probablement aucun EPLE.

Qu’est-ce qu’ils vont faire concrètement ?

Le 1er août 2025, les contrats de fourniture ont été réévalués, et les puissances souscrites automatiquement revues en fonction de leur utilisation concrète. Dans le cas de mon site, j’avais une puissance de raccordement de 1000 kW, et il semble que, depuis 2020, jamais on n’avait dépassé 568 kW d’appel de puissance (sur une période de dix minutes). La RTE a donc réévalué mon raccordement à 710 kW, soit 25 % au-dessus de cette pointe de consommation historique.

Qu’est-ce que cela change ?

A priori pour l’utilisation de l’électricité dans l’établissement, rien. Si mon lycée se mettait à consommer énormément plus, et à faire des appels de puissance bien plus importants, dépassant le nouveau seuil fixé, on serait surtaxés. C’est assez improbable, et ça ne serait probablement que très ponctuel. Le genre de consommation de pointe qui fait du mal au réseau. Personne n’a envie de le faire tomber comme en Espagne en juin 2025 !

La question que je me suis posée surtout, c’est si le coût fixe d’abonnement, qui est fixé suivant la puissance souscrite, pouvait baisser. J’ai interrogé mon fournisseur au téléphone, et il ne faut pas s’attendre à un miracle : la CRE n’allait pas prendre une décision faisant baisser du jour au lendemain les revenus des opérateurs de peut-être un quart ! Notez que les formules tarifaires d’acheminement (FTA) ont augmenté de 7,7 % au 1er février 2025, pour financer les travaux d’infrastructure permettant de faire face à l’intensification de l’électrification.

Et si j’veux pas ?

C’est pareil. Après cet écrêtage, tout besoin de puissance supplémentaire (si on vous livre un nouveau bâtiment etc.) sera considéré comme une demande de nouveau raccordement. Avec les frais afférents, mais 60 % d’abattement si vous devez réaugmenter après la baisse imposée. Ceci concerne les collectivités de rattachement je pense, le rattachement au réseau fait partie des attendus d’une livraison de bâtiment, pas de sa gestion opérationnelle une fois les lieux confiés à l’EPLE.

Voir aussi : un article synthétique chez un fournisseur d’énergie

Mon fournisseur, choisi par l’UGAP, me parle d’une optimisation, c’est la même chose ?

Non, dans le cadre du marché UGAP, une optimisation de la puissance souscrite du contrat de fourniture d’électricité est prévue, une fois par an à peu près. Le reste de cet article parle de la puissance de raccordement, c’est autre chose !

• La puissance de raccordement, c’est la quantité d’énergie (pointe de consommation de l’établissement) que le réseau public de distribution garantit d’être en capacité de fournir, sans causer un bête shutdown. Si un consommateur se met à consommer plus que sa puissance de raccordement, concrètement Enedis peut décider d’un délestage à son détriment, si cette consommation met en danger le réseau. C’est très improbable, et si des conséquences financières sont prévues, c’est pas vraiment le problème, se faire couper le jus c’est un gros embêtement.
• La puissance souscrite, c’est la quantité d’énergie (pointe de consommation de l’établissement) que le fournisseur d’électricité s’engage à vendre, via le réseau public du point ci-dessus, à des tarifs "normaux". Si un consommateur dépasse, en pointe, la puissance que son fournisseur d’électrons et lui ont établie par contrat, alors il paiera (beaucoup) plus cher son électricité lors de ces pointes.

C’est qui ces gens !?

Rapidement, car c’est sûrement plus compliqué que ça :

1. des producteurs d’électricité "fabriquent des électrons", avec un panneau solaire, une centrale nucléaire ou tout ce qu’il y a entre les deux
2. la distribution haute tension (HTB, anciennement "très haute tension", les réseaux avec les grands pantographes en métal qui déplacent le courant à 440 000 V à travers tout le pays) est assurée par RTE (filiale EDF)
3. la distribution haute tension HTA et basse tension, qui concerne les EPLE, est assurée par Enedis (filiale EDF)
4. des distributeurs assurent le négoce entre les producteurs et les consommateurs, en encaissant au passage les droits de distribution qu’ils rendent à RTE et/ou Enedis
5. et on peut même y ajouter une couche d’UGAP ! Ou bien, pour les particuliers, de négociant ou autre apporteur d’affaires qui "choisit pour vous la meilleure offre".